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Transport en commun intelligent : l’avenir des déplacements

Pierre Bourbonnière, conseiller en transport, se penche sur l’essor du transport en commun intelligent en raison des changements causés par la COVID‑19

Le transport en commun a connu des changements importants au cours de la pandémie mondiale. Dans le climat actuel, le transport en commun est moins achalandé en raison du travail à distance, mais la transition vers les voitures personnelles occasionne toujours une congestion considérable en certains endroits. Afin d’évaluer les répercussions de ce changement et la façon dont il a entraîné une redéfinition du rôle du transport en commun, nous avons parlé avec Pierre Bourbonnière, ancien président de l’Association canadienne du transport urbain (section du Québec) et maintenant conseiller de ISR Transit et de BusPas, des entreprises de solutions technologiques spécialisées dans le transport en commun.

Bien qu’on exige toujours du transport en commun d’afficher un rendement du capital investi, ce rendement est de plus en plus influencé par des facteurs comme la durabilité et les besoins des passagers et passagères. En fait, seulement 63 % des Canadiens et Canadiennes souhaitent retourner à leur lieu de travail, ce qui signifie que les autobus, les tramways et les métros seront moins achalandés. Cependant, le travail à la maison en banlieue exige également une refonte des systèmes de transport en commun afin de mettre davantage l’accent sur les solutions de mobilité locales, car le besoin ne se limite pas aux navettes vers un centre-ville.

Seulement 63 % de la population canadienne souhaite retourner à son lieu de travail.

« À Montréal, comme ailleurs dans le monde, les autobus, les métros et les trains sont à moitié vides!, mentionne M. Bourbonnière. Les gens ne souhaitent plus attendre l’autobus au coin de la rue. Les attentes sont à la hausse du point de vue de la fiabilité, du confort et de la sécurité. Il y a aussi un besoin en matière de solutions intégrées de paiement de billets, d’information en temps réel et de solutions de reprise lorsque les choses tournent mal. Les sociétés de transport en commun doivent passer à une nouvelle ère. » C’est particulièrement vrai aujourd’hui, alors que les préoccupations liées à la pandémie ont suscité la méfiance des Canadiens et Canadiennes à l’égard des espaces publics bondés de gens, comme les autobus. En fait, 72 % disent craindre le transport en commun. Une nouvelle approche en matière de transport peut aider à calmer ces craintes.

L’idée de prendre un autobus à une heure précise selon un horaire préétabli est peut-être bientôt chose du passé. « Le transport personnalisé offre à la clientèle les meilleures options de transport, qu’il s’agisse d’une voiture, d’un vélo ou d’un autobus », explique M. Bourbonnière. L’avenir du transport personnel passe par l’offre d’une variété d’options.

L’idée de prendre un autobus à une heure précise selon un horaire préétabli est peut-être bientôt chose du passé.

M. Bourbonnière offre son point de vue sur le futur du transport en présentant ce qu’il appelle le « transport intelligent 1.0 », à l’aide duquel les sociétés peuvent utiliser la technologie pour prévoir les besoins individuels afin d’optimiser les opérations, tout en offrant à la clientèle des renseignements en temps « réellement » réel. Il s’imagine une réalité virtuelle dans laquelle une personne règle le temps de son déplacement et un autobus arrive en conséquence, permettant même l’embarquement anticipé au moyen d’une appli.

Le « transport intelligent 2.0 » va encore plus loin et met l’accent sur l’expérience de la clientèle, un concept appelé « mobilité intelligente ». En étant au courant des besoins individuels des personnes avant qu’elles décident de voyager, les sociétés de transport en commun peuvent personnaliser le trajet et le type de véhicule nécessaire afin de répondre aux besoins de chaque personne. Cela comprend également l’intégration de partenaires de mobilité comme des services de partage de vélo et de voiture, le transport en commun sur demande, le taxi, le covoiturage et autres. Le tout doit également profiter d’un mode de paiement unifié, à un prix abordable et effectué au moyen d’une appli intégrée.

« Jusqu’à tout récemment, les sociétés de transport en commun étaient évaluées en fonction de données relatives au kilométrage, au nombre d’utilisateurs et utilisatrices et au revenu, mais les choses ont changé, affirme M. Bourbonnière. L’achalandage et les revenus n’atteignent plus les niveaux d’avant la pandémie, mais une solution globale de transport en commun demeure nécessaire. De nouvelles mesures du rendement devraient permettre de réduire la congestion, les accidents et l’empreinte carbone de tout le monde. » Cela concorde également avec la conscience écologique croissante de la clientèle du transport en commun. Pour éviter de faire rouler des autobus vides, les sociétés doivent réduire le service en dehors des heures de pointe. C’est durant ces heures que le transport en commun sur demande peut jouer un rôle important.

De nouvelles mesures du rendement devraient permettre de réduire la congestion, les accidents et l’empreinte carbone de tout le monde.

Plusieurs sociétés ont déjà introduit de nouveaux éléments dans leur système, avec des résultats positifs. Il n’est pas inhabituel de voir des écrans d’intelligence artificielle sur les arrêts d’autobus pour informer les personnes en attente de l’arrivée de leur prochain autobus, plutôt que des affiches. Ce mécanisme utilise à la fois des détecteurs et des caméras pour transmettre des renseignements à la minute. La même technologie peut être utilisée pour proposer des solutions de rechange comme le covoiturage ou les taxis. La clientèle change rapidement ses habitudes et s’adapte volontiers à de nouveaux outils; elle n’attend qu’après les municipalités et les sociétés de transport en commun pour lui emboîter le pas.

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